
La brasserie
20 juin 1897 : La naissance
Fondation de la « Société Anonyme de la Grande Brasserie de la Moselle de Champigneulles-Nancy » par MM. Antoine Trampitsch et Victor Hinzelin, dont les familles respectives ont assuré la direction de l'entreprise jusqu'à la prise de contrôle par BSN en janvier 1970. En 1909, en hommage à son lieu de création, la société devient la Grande Brasserie de Champigneulles.Antoine TRAMPITSCH, parcours de la Slovénie à Champigneulles...

L'adolescent veut échapper à l'avenir qu'on lui prépare. Il se voit artisan, « tonnelier, menuisier, forgeron ou autre... » Son père est hostile à cette idée. Mais il parviendra à l'imposer. Le 2 février 1877, il ne se rend pas à la messe et rencontre à l'insu de ses parents le brasseur de la localité qui l'engage comme apprenti. Les réticences du père cèdent sous la persévérance du fils. Antoine Trampitsch s'est engagé dans une voie qu'il ne quittera pas.

En 1897, dans un café de Châlons-sur-Marne, alors qu'il pense à fonder sa propre affaire, un architecte lui parle d'un terrain disponible à Champigneulles, près de Nancy, propriété de Victor Hinzelin, directeur du journal L'lmpartial de l'Est. Le terrain est acheté, mais le montage financier d'un million de francs est laborieux. Finalement la société « La brasserie de Champigneulles » voit le jour. Antoine Trampitsch est nommé président du conseil d'administration. Il devient le patron incontestable de cette jeune entreprise. C'est lui qui pose la première pierre, le 20 juin 1897.
1912, l’optique industrielle

1924, l'année du Beausoleil
L'entreprise est prospère. Une deuxième malterie est construite de même qu'est créée la cité ouvrière du « Beausoleil » destinée à l'hébergement du même personnel. Cette année voit aussi l'apparition d'un débit de boisson qui permet de servir au public « une bière maison » fraîchement produite.La Brasserie en état de guerre

En 1939, l’armée française réquisitionne une partie des 140 camions et des chevaux utilisés par la livraison. Puis c’est au tour de l’armée allemande, confrontée à la pénurie des carburants de vouloir prendre les chevaux qui restaient. Les salariés de la Brasserie prirent d’énormes risques pour les conserver. N’hésitant pas à les cacher dans les caves malgré la menace de l’armée allemande de fusiller autant d’ouvriers que de chevaux dissimulés. Mais jusqu’au bout, on leur montrait « la Philippe », une vieille jument fatiguée de 20 ans, qui finit quand même par être réquisitionnée.
1945-1949, René Hinzelin l'investisseur

1950, l’avènement de la bouteille
Les résultats financiers sont en baisse. L’année 1950 est consacrée à rechercher les causes du mal. Des études de marché en France et à l'étranger mettent en évidence le goût grandissant du public pour les bières en bouteilles au détriment de celles en fûts. La production est réorientée. La proportion fûts-bouteilles est inversée en comparaison avec l'entre deux guerres : 25 % en fûts, 75 % en bouteilles ; dans les cafés de partout fleurissent en petites bouteilles, les produits de la Brasserie Lorraine : Nectar, Silva, Bière du Cinquantenaire que complétera la Grande Blonde.1959, sodas et Limonades

1966, la Société Européenne de Brasserie
Fusions et absorptions donnent naissance à la Société Européenne de Brasserie ; le groupe est composé de vingt-trois brasseries installées aux quatre coins de la France. Avec une production de 6 millions d'hectolitres, elle est la plus importante société brassicole du Marché Commun. L’impression de force de l'ensemble cache un système lourd à gérer, coûteux et inadapté à un marché qui donne de plus en plus la prévalence aux petites bouteilles en verre recyclé.1968, Jo de Grenoble

1970, le contrôle de BSN
Le groupe BSN prend le contrôle de la Société Européenne des Brasseries et l'absorbe le 28 décembre 1972. De nouveau produits sont lancés sur le marché : Kanterbraü en 1971, Gold en 1977 et Chopp en 1980.1987, le mariage des deux « K »
Face à une concurrence de plus en plus rude, une nouvelle alliance intervient. Les deux sociétés brassicoles de BSN jouent la complémentarité afin d'occuper tous les segments du marché. La nouvelle société est baptisée Kronenbourg SA. Elle détenait, en 1997, la moitié du marché français et devient le deuxième brasseur européen.1997, 22 qualités de bières

Depuis 2007...
Suite à son rachat en 2007 par le groupe TCB Beverages, d’importants investissements et l’implication de tous les salariés, la Brasserie de Champigneulles renoue avec sa notoriété d’antan. En effet, elle est aujourd’hui la 2e plus grande Brasserie de France en terme de production avec 3.6 millions d’hectolitres de bière produits par an. La Brasserie vient ainsi de fêter avec enthousiasme et fierté son 120e anniversaire...Il semble que St Arnou patron des brasseurs continue de veiller sur elle.